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Dimanche 21 janvier

Serre d'hiver du groupe scolaire Saint-Exupéry,

12h00-13h00

En partenariat avec le Bon Accueil, le Pont supérieur Bretagne-Pays de la Loire et le Conservatoire à rayonnement régional de Rennes

Transpacifique

 

La serre tropicale du groupe scolaire Saint-Exupery accueille le public pour un pique-nique musical transpacifique. En effet, les tonalités new-age de In Praise of Poor Schoolars, premier quatuor du compositeur américain Peter Garland feront écho aux ambiances sonores créées par l'artiste canadien Adam Basanta. La création de Janguru Suite, pour clarinette et sons fixés, écrite par le compositeur rennais Hugo Prigent d'après ses souvenirs d'un récent voyage au Japon, viendra compléter cet étonnant programme.

Avec Adam Basanta (installation sonore) ; les grands élèves du conservatoire de Rennes : Léna Lange-Berthaux (violon), Anaïs Lacour (violon), Chloé Lacour (violoncelle) et Léa Senegas (alto) ; Constant Le Barh (clarinette) : étudiant au Pôle d'enseignement supérieur Bretagne/Pays de la Loire.

Programme :

Peter Garland : quartet n °1  In praise of poor scholars  (25’)

Hugo Prigent : Janguru Suite (10')

Entrée libre et gratuite

Restauration sur place possible !

Groupe scolaire Saint-Exupéry , Site de Rennes Pier Giorgio Frassati, Rue Fernand Robert, 35042 Rennes
 

Dimanche 21 janvier

Frac Bretagne,

17h - 18h30

Schwammerl

 

Schwammerl, champignon en allemand, était le surnom de Schubert. En évoquant cette anecdote dans le titre de son premier quatuor, Schwammerl auf dem Tanzboden, écrit à partir de danses que Schubert composait parallèlement à ses dernières œuvres, Mathieu Bonilla nous rappelle que la musique du passé à toujours été un terreau fertile pour les compositeurs. Ce programme est l'histoire d'une filiation entre un jeune compositeur et ses illustres aînés : lorsqu'il écrit sa première pièce pour piano, en 1956, Helmut Lachenmann choisit lui aussi d'écrire Cinq variations sur un thème de Schubert. C'est justement cette œuvre que Mathieu Bonilla a choisi d'orchestrer, comme un double hommage, pour faire le lien entre sa propre musique et le dernier quatuor de Schubert (D.887). Quels meilleurs interprètes que les musiciens du Quatuor Diotima pour assumer ces aller-retours entre musiques d'hier et d'aujourd'hui ?

Programme :

Mathieu Bonilla : Schwammerl auf dem Tanzboden (20')

Helmut Lachenmann/Mathieu Bonilla : Variationen über ein Thema von Schubert, transcription pour quatuor (7’)

Franz Schubert : quatuor à cordes n°15 en sol Majeur

 

Accès libre avec l'entrée du Frac Bretagne (3€ Plein tarif / 2€ Tarif réduit)
Frac Bretagne, 19 avenue André Mussat, 35011 Rennes

Droits réservés

Janguru Suite

Hugo Prigent

pour clarinette et bande de sons fixés

 

Cette pièce pour clarinette et sons fixés nous parle de voyage, de la découverte d’une autre culture, d’un ailleurs qui fut pendant un temps un ici et interroge le souvenir qu’on rapporte ainsi que la façon dont il nous nourrit et nous transforme. Bien qu’il n’y ait qu’un seul musicien sur scène, le déroulement musical est triple. La clarinette, sorte de Moi-Musical dialogue avec un alter-ego transformé, un Sur-Moi parfois très présent, mais ces deux entités ne se fixent que sur le substrat sonore du voyage.

Bien, qu’elle ne soit qu’en un seul mouvement, il s’agit en quelques sorte d’une mini-suite composée de plusieurs mouvements.

- Uguisu I : Une introduction facultative avec les sons fixés seuls instaure une ambiance de forêts et lacs japonais sur fond de bouscarle du Japon. Cette introduction symbolise une sorte de « Torii sonore » l’auditeur franchit ainsi une porte immatérielle qui l’emmène dans l’univers sonore de la pièce.

- Chinbotsu : ce mythe du Japon submersible qui devient ici allégorie d’une immersion dans un ailleurs. La clarinette poursuit la pièce par des effets subaquatiques, sans la bande son.

- Janguru : ce passage qui donne son titre à la suite nous plonge dans la forêt sanctuarisée de l’archipel.

- Gagaku : Cette musique d’office Shinto captée au travers des panneaux fermés d’un sanctuaire, au détour d’une promenade dans les quartiers traditionnels de Kyoto nous ramène à l’émotion ressentie alors ; un syndrome de Florence, version nippone.

- Uguisu II : dialogue imaginaire de la clarinette avec cet oiseau, la bouscarle du Japon, véritable symbole des contrées sauvages japonaises qui irrigue les forêts et les montagnes en été, mais aussi hommage à peine masqué à Messiaen, grâce à qui j’ai pu identifier cet oiseau obsédant.

Janguru signifie « Jungle » en japonais et peut également s’entendre au pluriel. Les enregistrements de la bande son, effectués par le compositeur lors d’un voyage au Japon, durant l’été 2017 possèdent le grain dégradé du souvenir à peine estompé.

Hugo Prigent

Schwammerl auf dem Tanzboden

Quatuor Diotima

pour quatuor à cordes

“Quand les fidèles frères en musique, une dizaine parfois, se trouvaient réunis dans l’intimité en quelques lieu que ce soit, alors chacun avait son propre nom de société […] Notre Schubert s’appelait Schwammerl” (Anselm Hüttenbrenner)

Dans la continuité de notre travail de remodelage citationnel présent dans Romeria et Ersatz, le quatuor : Schwammerl auf dem Tanzboden (un champignon sur la piste de danse), incorporera les musiques de danse que Franz Schubert composait parallèlement à l’écriture de ses derniers quatuors.

 

La trame musicale sera constituée de courts extraits musicaux, des samples de menuets, d’allemandes, de laendlers et de cotillons qui seront choisis pour leur potentiel à être transformés, réinterprétés et incorporés dans une forme de danse macabre mouvante et hallucinée qui se métamorphose d’un genre à l’autre. Ces courts extraits seront dupliqués, transposés, compressés, détimbrés et retimbrés, glissés et traités comme lors de mes travaux de transcription timbrique. Puis ils seront superposés, décomposés et recomposés pour constituer un patchwork dont les éléments ne seront plus en soi identifiables mais prendront l’allure de motifs musicaux fantomatiques. Ils seront les revenants d’une musique associée à l’époque au nom de Franz Schubert qui restait “pour un vaste public essentiellement lié aux danses.” (Brigitte Massin)

 

Travailler sur la musique de danse de Schubert c’est aussi investir le champs du non chef-d’œuvre, ou des œuvres déconsidérées ou jugées par le compositeur comme mineures : parce que je [Franz Schubert] ne suis pas simplement un compositeur de laendler comme c’est dit dans les crétins de journaux ou comme les hommes imbéciles le rabâchent.” (Bauernfeld)

 

C’est aussi décliner le surnom Schwammerl (champignon) plus directement en lui redonnant son appartenance au domaine fongique car celui-ci se nourrit de matières organiques mortes ou en décomposition. Ici la matière sera l’œuvre considérée de moindre importance par Franz Schubert et sera utilisée comme terreau fertile afin de tourner la thématique de l’héritage vers une acception commensaliste, c’est à dire lorsque le champignon tire profit de son hôte sans lui nuire. Par analogie et extrapolation, nous pouvons comparer cette manière de composer à celle de Franz Schubert qui lui, travaillait sur les matériaux nobles de sa production en recontextualisant les thèmes de ses lieders dans un travail de recyclage interne, de variation et de développement qui constitue ses quatuors majeurs.

 

Dans Schwammerl auf dem Tanzboden, nous reprendrons la matière mal aimée du compositeur dans une vision de retour du refoulé, sorte de cauchemar halluciné ou hallucinogène que ces musiques déformées viendraient hanter. Cette pièce sera aussi un hommage qui considère entièrement l’œuvre d’un compositeur qui m’accompagne depuis longtemps et que, comme un ami, j’aimerais tutoyer et amicalement appeler Schwammerl.

Mathieu Bonilla

Franck Chevalier : alto

Pierre Morlet : violoncelle

Constance Ronzatti : violon

Yun-Peng Zhao : violon

Quatuor Diotima

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